Open d’Australie : applaudissements, cris… à Adélaïde, un petit goût du tennis d’avant
Après quinze jours à parler confinement, quarantaine, isolement ou surveillance, les images sont saisissantes. Comme un extraordinaire futur vers le retour à une ère sans Covid … Ce vendredi, les meilleurs joueurs et joueuses du monde (Naomi Osaka, Serena Williams, Ashleigh Barty, Simona Halep, Rafael Nadal, Novak Djokovic et Dominic Thiem ) ont foulé les courts du Memorial Drive d’Adélaïde pour un tournoi exhibition.
Avec, dans les tribunes, plus de 4000 spectateurs sans masque venus profiter du spectacle. « C’est vraiment un événement très spécial, glisse Novak Djokovic, qui venait de déclarer forfait pour cause d’ampoule à la main puis s’est ravisé et a disputé un set devant l’Italien Sinner dans une ambiance festive presque oubliée. Nous n’avions pas joué devant une telle foule depuis un an! »
Le n° 1 mondial exagère un peu. Il avait lui-même accueilli du public en juin dans son si décrié Adria Tour, une épreuve à Belgrade où Dimitrov, Coric… et Djokovic avaient contracté le coronavirus. Mais depuis, annulation ou huis clos étaient de mise. Le son du silence avant la musique des applaudissements, des cris. De la vie.
« Cela faisait si longtemps, glisse Serena Williams, qui a profité de sa liberté de mouvement retrouvée pour amener sa fille Olympia au zoo. C’est vraiment cool. Merci de nous avoir fait confiance avec vos lois. Nous étions si heureux simplement d’être ici et maintenant, ça en vaut la peine. »
Alors que la France se prépare à de nouvelles mesures restrictives, l’Australie se voit récompensée de ses efforts. Certaines villes, comme Melbourne, ont été strictement confinées pendant trois mois d’août à octobre. Le virus ne circule plus, ce qui explique les réticences de la population locale à voir débarquer 1200 étrangers pour participer à un Grand Chelem de tennis et les contraintes mises en place pour assurer la quatorzaine la plus encadrée possible.
« Nous savions que les mesures seraient strictes parce que nous savions tout ce que le pays fait pour lutter contre la pandémie, explique Rafael Nadal, qui a cependant bénéficié de quelques avantages d’hospitalité réservés aux stars. En Espagne, nous avons été durement touchés et nous sommes toujours dans une situation très difficile. L’Australie est un exemple très positif de la façon de contrôler le virus. »
Le Covid-19 a causé « seulement » 909 morts (pour 28 800 personnes infectées, contre près de 74 800 décès en France) et aucun cas n’a été déclaré depuis douze jours. « Cela témoigne du travail de nos professionnels de la santé, de nos équipes de santé publique, mais aussi des Australiens du monde entier pour la manière dont ils ont observé les exigences de distance, la manière dont ils se sont protégés, la manière dont ils se sont prêtés aux tests », se félicite Greg Hunt, le ministre de la Santé.
Pendant les tournois préparatoires et l’Open d’Australie, les participant(e) s devront encore observer le port du masque et les règles de distanciation selon les zones. Mais les ramasseurs de balles, par exemple, en seront dispensés.
En attendant, à un peu plus de 700 km au sud-est d’Adélaïde, une partie des 72 athlètes déclarés cas contact à leur descente d’avion devra patienter jusqu’à dimanche pour respirer l’air de Melbourne…