Après Paris et huit villes en France, la communauté des « Bornées » s’élargit désormais à un vingtaine de sites dans l’Hexagone. Sa fondatrice et directrice générale, Maude Baudier, estime qu’après le running, qui s’est beaucoup féminisé ces vingt dernières années, c’est au tour du cyclisme de suivre la même voie.
Comment est née l’idée de la communauté «Les Bornées» ?
MAUDE BAUDIER. Des remarques reçues sur les réseaux sociaux. Alors que je suis adepte du running à l’origine, je me suis lancée dans la préparation de l’étape by Le Tour (NDLR : une étape du vrai Tour de France ouverte au grand public mais sur inscription uniquement). En parlant de mon projet sur les réseaux, j’ai reçu plein de remarques assez désobligeantes de la part d’hommes : « Vous n’y arriverez jamais » ou « Ce n’est pas pour vous ». J’ai réalisé qu’il y avait beaucoup d’a priori sur notre place dans le cyclisme.
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Ces remarques sexistes et désobligeantes sont monnaie courante ?
Non. Je dois préciser qu’elles ne sont pas majoritaires mais elles existent. Il arrive sur l’anneau de Longchamp (en région parisienne) que des hommes me disent que, pour une femme, je me débrouille bien. Ce sont des réflexions piquantes qui ne servent à rien. D’autres sont vexés d’être doublés ou m’éjectent quand je roule avec eux en peloton.
Quel est le but recherché par «Les Bornées» ?
On s’est lancées à la fin de l’année 2017 pour prouver que les femmes sont capables de faire du vélo. Avec dans l’idée que certaines d’entre nous puissent incarner cette réussite et en inspirer d’autres. Je précise que cela a tout de suite très bien fonctionné auprès de la cible masculine puisque notre projet est mixte et inclusif au départ et absolument pas dirigé contre les hommes. Enfin, on articule notre travail autour de deux axes : la dimension loisirs et une autre plus tournée vers la performance et le triathlon.