Le système de santé est en tête des « enjeux prioritaires » de la prochaine élection présidentielle, pour les soignants comme pour l’ensemble des Français, selon un sondage Harris Interactive pour la Fédération hospitalière de France (FHF) publié mercredi.
A un an de la présidentielle, le Covid rebat les cartes des priorités : 53% des personnes interrogées classent « le système de santé français » parmi les enjeux « tout à fait prioritaires » de l’élection de 2022, au même niveau que l’emploi (54%) et nettement avant la sécurité, le terrorisme (46%) et l’éducation (44%).La proportion monte même à 68% parmi le personnel hospitalier, secoué avant même la crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19 par une année de grèves et de manifestations.
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Les programmes des futurs candidats pour le système de santé auront par conséquent « un rôle très important sur les choix de vote » de 47% des Français et 56% des hospitaliers, des scores supérieurs à toutes les autres priorités. Cette enquête, réalisée du 2 au 10 mars par internet, a été menée auprès d’échantillons représentatifs de 1.029 Français majeurs et 511 hospitaliers (méthodes des quotas).
Du jamais vu
Ses résultats sont inédits pour le président de la FHF, Frédéric Valletoux. « Jamais les questions de santé n’ont été le thème fort d’une campagne présidentielle », déclare-t-il à l’AFP, jugeant « plutôt rassurant que le sujet soit abordé » car « tout le monde a compris maintenant que l’hôpital a été mis à la diète depuis dix ans ».
Après plusieurs réformes « qui ont évité de s’attaquer aux vrais maux », il serait selon lui « incompréhensible que le prochain quinquennat ne prenne pas ce sujet à bras le corps ».
Une journée symbolique
Pour s’en assurer, la FHF veut, comme nous le révélions ce mercredi matin, « que le 17 mars devienne une journée nationale des hospitaliers », afin de faire de la date du début du premier confinement une date d’hommage et de mémoire, mais aussi « un temps de débat sur l’état de notre système public de santé », avec une première édition en 2022, à quelques semaines du premier tour de la présidentielle. Cette initiative soutenue par l’Institut Covid Ad Memoriam (présidé par l’anthropologue Laëtitia Atlani-Duault, BIEN Laëtitia Atlani-Duault) a été présentée par Frédéric Valletoux à Emmanuel Macron, lors d’un entretien mardi.Pour le président de la FHF, le chef de l’Etat va « reprendre » cette proposition, « la porter pour l’installer dans ce calendrier républicain ».
Sur la situation sanitaire actuelle, alors que la région capitale est l’objet de toutes les attentions, Frédéric Valletoux a indiqué avoir demandé au président « à ce que le reconfinement immédiat et total ne soit pas un tabou ». « Cette troisième vague ne ressemble en rien aux deux premières », et « l’inquiétude des hospitaliers est d’autant plus forte qu’ils se voient seuls au front » et qu’ »il n’y aura pas les renforts qu’on a eus lors de la première vague », toutes les régions étant touchées.
