Ils aimeraient y croire. Mais l’on sent bien au fil des jours que l’union à gauche dans le Val-de-Marne, tant espérée pour pouvoir conserver en juin, le dernier département communiste de France, s’éloigne.
Chaque composante a désigné ses chefs de file, ou est sur le point de le faire. LFI à la mi-mars, a dévoilé ses candidats « dans le cadre du rassemblement » ou « sous ses propres couleurs si nécessaires », dans neuf cantons. Chez les écologistes, le conseil politique a fixé ses dernières candidatures ce lundi soir. Deux cantons sont encore ouverts, Maisons-Alfort et celui du Plateau briard. Tandis que le PS s’apprête à le faire.
Quant au PCF, il a annoncé le 26 mars entrer en campagne « partout ». Les militants ont d’ailleurs désigné leurs candidats. Tout en faisant valoir pour « élargir le rassemblement », des « propositions d’ouverture ». Avec le PS, pas de débat, les sortants sont reconduits à Créteil, Alfortville et Cachan, avec aussi une ouverture à Fresnes. Avec EELV, l’alliance, – « une évidence »-, se ferait sous forme de candidatures communes à Arcueil (les Verts sont sortants), L’Haÿ-les-Roses, Chennevières et « pourquoi pas » Ivry-sur-Seine.
« On nous choisit les candidats »
Loin du compte, à en croire les écologistes. « Sous des airs d’apparence de générosité », regrette Nadine Herrati, cosecrétaire départementale d’EELV, « on nous choisit les candidats, ce n’est pas respectueux », faisant référence au cas épineux d’Ivry-sur-Seine, ou aux tractations sur Fresnes-L’Haÿ.
Quant à une union avec les Insoumis, le PCF propose de se retrouver sur les cantons de Choisy-Villeneuve-Saint-Georges, Champigny 1 et de les soutenir à Villiers-sur-Marne. A cette heure, le mouvement de Jean-Luc Mélenchon dispose de deux sortantes, Jeannick Le Lagadec et Nathalie Dinner, laquelle n’a pas demandé d’investiture.
« Insuffisant », juge lui aussi Vianney Orjebin, chef de file aux régionales et cosecrétaire du PG. LFI ambitionnait une présence sur les cantons de Villejuif, Vitry, Le Kremlin-Bicêtre, Fontenay et Ivry.
De quoi laisser supposer qu’« une perspective d’accord global s’éloigne », selon cet élu, à défaut, ce sont des accords partiels qui vont se nouer, entre les différentes forces.
Pas de quoi simplifier la lecture pour les électeurs, qui seront en même temps appelés aux urnes ce jour-là pour les régionales. Pour ce scrutin, la gauche part, à cette heure, divisée, si ce n’est LFI et PCF réunis derrière Clémentine Autain. « On a toujours recherché la cohérence », défend Vianney Orjebin, qui reconnaît une campagne « difficile » avec « des alliances différentes ».
Encore des discussions
Mais chaque force politique l’affirme indépendamment, les « portes restent ouvertes ». « Nous continuons de débattre et de chercher les points qui pourraient nous rassembler », confirme Fabien Guillaud-Bataille, secrétaire départemental du PCF.
Des élus sont même montés au créneau. Après Christian Favier, président PCF sortant, dès janvier, quatre maires communistes ou apparentés, ont lancé un appel voilà quelques jours, « inquiets » pour leur département.
Jean-Philippe Gautrais (Fontenay-sous-Bois), Denis Oztorun (Bonneuil), Pierre Garzon (Villejuif) au côté de Pierre Bell-Lloch (Vitry), un temps mis au ban de sa famille politique, ne peuvent « se résigner à une division mortifère ». La symbolique est forte, ces quadra qui renouvellent le paysage politique val-de-marnais sont chacun à la tête de majorité plurielle. Seront-ils entendus ?
