Fleuriste à Etampes depuis quatre générations, l’entreprise Nedellec-Rivière fête ses 125 ans

Les champs qui entouraient la boutique lors de son inauguration au crépuscule du XIXe siècle ont disparu depuis bien longtemps. Mais la passion qui anime les propriétaires n’a pas pris une ride. Jusqu’à samedi, l’entreprise familiale Nedellec-Rivière célèbre 125 ans d’activité à Etampes, avec notamment des bouquets et des chèques cadeaux à gagner. La belle histoire, lancée par Héloïse et Alphonse Rigault en 1896, se perpétue depuis déjà quatre générations.

A la veille des festivités, qui devront se dérouler dans le respect des gestes barrière, Philippe Rivière revient sur ces 125 années de commerce. « L’entreprise a été créée par les arrière-grands-parents de ma femme Brigitte (NDLR : son nom de jeune fille est Nedellec), explique-t-il. À l’époque, ils réalisaient eux-mêmes leurs cultures. Les champs s’étendaient sur l’emplacement actuel de la piscine et du gymnase René-Jouanny, ils allaient jusqu’à la route N20. Héloïse, l’arrière-grand-mère, commençait ses journées à trois heures du matin. Elle prenait le premier train pour aller vendre les productions aux halles de Paris. »

Deux familles de fleuristes

La génération suivante poursuit le développement de l’entreprise familiale avec une remarquable production de roses de Noël. « Pour cette variété, ils étaient les plus grands producteurs de France », s’exclame le fleuriste, fier de sa belle-famille. Dans les années 1960, ses beaux-parents reprennent l’affaire. « Ils ont développé la boutique, reprend-il. C’est mon beau-père qui a fait faire cette grande fenêtre qui donne sur la rue. Elle apporte beaucoup de clarté. » En 1984, avec l’arrivée des franchises, le beau-père flaire la bonne affaire et ouvre un Jardiland juste à côté du magasin. L’enseigne existe toujours mais le fonds de commerce qui leur appartenait a été vendu.

Fils de fleuristes, Philippe embrasse la même carrière que ses parents au début des années 1980. C’est d’ailleurs à l’école de fleuristes de Paris, en 1983, qu’il rencontre Brigitte, son épouse. Quatrième génération en date, ils reprennent l’affaire familiale en 1990 et en sont toujours à la tête aujourd’hui.

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Dans les remises de la boutique, le couple a conservé de véritables trésors. Après avoir traversé une petite cour pleine de fleurs, Philippe s’engouffre dans un escalier étroit qui le mène au-dessus du magasin. Dans une pièce, un cadre accroché au mur rappelle les différentes époques de la boutique. On peut y voir les camions de livraisons des années 1960 mais aussi la devanture de la boutique en noir et blanc ou encore une tour, toujours présente aujourd’hui, dont la cuve était utilisée à l’époque pour « tempérer » l’eau de pluie avant d’arroser les fleurs.

Des archives soigneusement conservées dans la remise

Ces photos ne sont pas les seuls souvenirs que le couple conserve précieusement. « Regardez ça, lance le fleuriste en ouvrant un agenda de l’année 1897. » Calligraphiée à la plume, l’activité de la boutique y est soigneusement consignée. Un bouquet de mariés, et douze gardénias, ont ainsi été livrés le 21 juin. Les joies des familles mais aussi les peines sont inscrites à l’encre noire. « Ça, c’était un enterrement », décrypte Philippe en lisant le contenu d’une commande datée de 8 juillet 1897 accompagnée de la mention « une gerbe avec un ruban blanc A ma sœur chérie ».

Aujourd’hui, Brigitte et Philippe Rivière poursuivent cette activité commencée il y a 125 ans. Une activité que seul le covid-19 a réussi à stopper une quinzaine de jours l’an dernier. « Même pendant les deux guerres mondiales, le magasin n’avait pas été fermé, note Philippe. Pour ce nouveau confinement, nous sommes autorisés à travailler. C’est un sacré soulagement. »