Le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé à Montpellier lundi le déploiement de 10 000 policiers supplémentaires « sur la durée du quinquennat ». Une mesure qui doit se concrétiser en 2021 par le recrutement et l’affectation de 2000 policiers et gendarmes en France. Pour le Val-d’Oise ce sont au final 35 nouveaux postes qui vont être créés. Leur lieu d’affectation est déjà programmé, choisi en fonction de « l’évolution démographique de la population et sur l’état de la délinquance » selon les services de l’Etat. Ainsi, 14 fonctionnaires rejoindront la circonscription de sécurité publique d’Enghien-Montmorency, 11 celle de Gonesse et 10 celle d’Argenteuil.
« Ces 35 postes représentent l’équivalent de 11 équipages de voie publique, souligne la préfecture du Val-d’Oise. Si les renforts des années précédentes avaient été consacrés en majorité à la lutte antiterroriste, à la police judiciaire et à la police aux frontières, ces nouveaux recrutements seront dédiés à la sécurité publique et à la police du quotidien afin que la présence des forces de l’ordre sur la voie publique soit réaffirmée et que le contact avec chaque citoyen soit renforcé », ajoute-t-elle.
« Les zones de Sarcelles, Garges et Villiers-le-Bel, peut-être les plus difficiles, ne sont pas pourvues »
Une annonce accueillie avec scepticisme par Franck Lebas, secrétaire départemental Unité SGP Police FO 95. « Nous accueillons cette décision avec bienveillance. Elle apportera de la souplesse dans les trois circonscriptions concernées. Celle d’Enghien n’avait pas été pourvue depuis longtemps. Mais elle est absolument insuffisante en termes de sécurité. Cela fera peu de monde au final sur la voie publique », souligne-t-il, en se demandant comment les calculs ont pu être réalisés et s’interrogeant sur les critères retenus. « Cela ne vise tout d’abord que trois circonscriptions. Les zones de Sarcelles, Garges et Villiers-le-Bel, peut-être les plus difficiles du département, ne sont pas pourvues, insiste-t-il. Par ailleurs, cela est insuffisant en termes de sécurité par rapport à l’explosion démographique du département qui présente la plus forte expansion. »
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Il relève alors la disparité « étonnante » avec les Yvelines largement mieux dotées dans cette annonce présidentielle. « Le Val-d’Oise est déjà moins bien loti avec environ 1 700 policiers contre autour de 4 500 en Seine-Saint-Denis, précise-t-il, indiquant au passage « qu’il faut des années pour former un fonctionnaire. » Pour le responsable syndical, « c’est une annonce purement électorale à un an des élections, sur un dossier de la sécurité qui avait été abandonné. »
