La grogne monte d’un cran au lycée Victor-Hugo (IIIe) de Paris. Ses élèves ont bien l’intention de bloquer les portes de l’établissement de la rue Sévigné, mardi matin. Ils réclament la suppression du grand oral, mesure phare de la réforme du baccalauréat, et de l’épreuve orale du bac de français. « Après les violences policières que nous avons subies vendredi, nous avons hésité à poursuivre notre mouvement. Mais finalement, nous sommes décidés à maintenir la pression », explique Océane Simenon, élève de terminale et porte-parole des lycéens qui dit craindre « une escalade ».
Ce lundi, ce sont des professeurs de cet établissement situé à deux pas du musée Carnavalet qui se sont mis en grève pour protester contre « les violences policières » dont ils disent avoir été témoins. « J’ai vu des forces de l’ordre diriger à une vingtaine de reprises leur spray lacrymogène sur les visages des lycéens, leur asséner plusieurs coups de boucliers et deux coups de poing sur la tête d’un jeune qui s’agrippait à une barrière », raconte un professeur de mathématiques. « Nous n’étions pas présents pour soutenir leur mouvement mais pour former un cordon de sécurité entre les lycéens et les forces de l’ordre afin d’éviter que les débordements qui avaient déjà eu lieu le mercredi, lors d’une première mobilisation, ne se reproduisent », précise l’enseignant.
Les manifestants dénoncent eux aussi des « violences policières ». « Nous étions plus d’une centaine rassemblés devant l’établissement, tôt le matin, lorsque les CRS ont dégagé les poubelles qui bloquaient l’entrée de l’établissement. Nous avons alors formé une chaîne humaine et les forces de l’ordre armées de matraques et de boucliers ont pris position et nous ont gazés. Ensuite, nous avons fait un sit-in dans la rue et nous avons levé les mains en l’air pour montrer qu’on était pacifiques, et on a de nouveau subi des violences », raconte Océane.
Au rectorat, on évoque « un mouvement de grève minoritaire avec seulement quelques professeurs en grève. Il n’y a pas eu de nouveau blocage dans ce lycée ni dans un autre établissement de l’académie ». Le rectorat rappelle que l’intervention des forces de l’ordre visait à lever « un blocus illégal » et à permettre « une reprise rapide des cours ». « Il n’était pas question de laisser des élèves bloquer la rue. Cette situation présentait des risques pour la sécurité. »
