Les larmes ont coulé à la fin du match, mais c’était des larmes de joie. Du capitaine Guilhem Guirado, au président Mohed Altrad, l’émotion était forte, ce vendredi soir, à Londres. Montpellier a en effet remporté, pour la deuxième fois de son histoire, le Challenge européen de rugby, seconde compétition continentale, en dominant les Anglais de Leicester (18-17), vendredi à Twickenham, en Angleterre. Montpellier, déjà titré en 2016, a inscrit deux essais tout comme le club anglais mais il a su tenir bon dans les vingt dernières minutes pour préserver son avance d’un tout petit point.
Un match héroïque, au cours duquel les joueurs de Philippe Saint-André ont résisté aux assauts anglais, et notamment aux charges de l’ailier surpuissant Nadolo, ancien Montpelliérain, désormais côté Leicester. « On a eu tellement de difficultés cette saison, rappelle Philippe Saint-André. Au mois de janvier, On était en enfer, avant-dernier du Top 14. Depuis, on a enchaîné huit victoires. Et ce soir… Quelle abnégation, quel courage. Dès qu’on a eu des ballons, on a été dangereux. On marque deux beaux essais, c’est formidable. Dans notre équipe, il n’y a pas de Sud-Africains, de jeunes, de petits, il y a juste un groupe ».
Vingt minutes de résistance
Après un premier essai au quart d’heure de jeu de l’ailier international Vincent Rattez, adroit pour aplatir dans l’en-but, Montpellier a subi les assauts anglais et a cédé à deux reprises, perdant l’avantage au score au retour des vestiaires après le 2e essai anglais (17-10). C’est alors qu’après une superbe action des trois-quarts héraultais, de l’ailier N’Gandebe en passant par le centre Serfontein et l’arrière Bouthier, le Sud-africain Johan Goosen allait planter le second essai qui permettait à Montpellier de passer devant (18-17, 58e).
S’en est suivie une vingtaine de minutes de résistance héroïque, de défense acharnée, pour, au final, garder ce maigre avantage qui offre à Montpellier ce titre inespéré. « C’était un gros match, très dur, ça s’est joué sur des détails. On peut être fier après cette saison difficile, a réagi Anthony Bouthier au micro de France 3. Finir comme ça, c’est la cerise sur le gâteau. » Guilhem Guirado, le capitaine expérimenté qui a tout connu avec le XV de France, était aux anges. « On était dans le dur au mois de janvier. On s’est remobilisé avec Benoit (Paillaugue), avec Fufu (Ouedraogo), tous les vieux. On n’était pas bien. Cette compétition a permis de sortir la tête de l’eau. Cette victoire a vraiment une saveur particulière ! », lance-t-il, ému.
La coupe d’Europe continue avec, cette fois-ci, la finale de la Champions Cup, la compétition principale, ce samedi (17h45) entre La Rochelle et Toulouse. Avec sans doute autant de suspense. Et, à la fin, encore un club français sur le toit de l’Europe.