L’édile se dit « très en colère ». Dans un entretien publié ce samedi dans le Figaro, la maire de Paris Anne Hidalgo a dénoncé la « politique à court terme » de l’Etat pour lutter contre l’usage de crack dans la capitale, alors que les toxicomanes sont désormais regroupés dans un parc du nord de la ville, afin de tenter de limiter les nuisances pour les riverains.
L’élue socialiste juge qu’il « n’est pas acceptable que l’État laisse pourrir la situation » et réclame « un plan antidrogue digne de ce nom ». « Je ne peux pas me satisfaire de cette politique à court terme qui consiste à transférer le problème d’un quartier à un autre », explique aussi Anne Hidalgo, qui refuse de « porter le chapeau » de cette situation et met en cause « le préfet de police », qui présente, selon elle, cette stratégie comme « la seule solution ».
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Des progrès « dérisoires »
Début mai, des tirs de mortiers d’artifice ont été déplorés contre les fumeurs de crack omniprésents dans le quartier de Stalingrad et depuis cinq jours, ceux-ci sont incités par la police à se regrouper au jardin d’Eole, un parc public clos à 600 m de là, désormais ouvert jusqu’à 1 heure pour eux. Mercredi, plus d’une centaine de riverains de ce parc du XVIIIe arrondissement de Paris ont protesté contre la décision des pouvoirs publics d’y concentrer, de jour comme de nuit, les usagers de crack du quartier.
Face à l’ampleur du trafic, qui gangrène le nord-est de la capitale depuis des années, les progrès réalisés dans le cadre du plan crack, qui a principalement permis d’héberger 400 personnes depuis 2019, « sont dérisoires », brocarde la maire, qui estime également que « la bataille contre le trafic des stupéfiants est le rôle de l’Etat » et considère que « c’est à l’Etat aussi de prendre en charge les toxicomanes ».
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Elle regrette aussi, dans cette interview de n’avoir « aucune réponse à (ses) alertes de la part de la préfecture de région et de l’Agence régionale de santé », des institutions partenaires de la ville dans le cadre de ce plan.
