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Dole : le procès du septuagénaire mis en cause dans une violente agression raciste reporté au 22 juin

Les images, d’une grande violence, trouveront un écho au tribunal un peu plus tard que prévu. Le procès d’un septuagénaire mis en cause dans une agression à caractère raciste survenue en avril dernier à Dole (Jura) se tiendra finalement le 22 juin. La juge unique qui présidait l’audience de ce vendredi a en effet estimé que les injures à caractère raciste ne peuvent être jugées par un seul magistrat.

Le procès pour « violences volontaires avec arme et injures racistes » devait juger ce vendredi l’homme qui avait foncé en voiture sur un père de famille, Adil Sefrioui, en le traitant de « sale bicot ». Seulement, la magistrate présidant l’audience a estimé ce tribunal « incompétent » car « des injures à caractère racial se jugent dans une composition collégiale ».

Le dossier sera donc examiné le 22 juin prochain à 8h45 devant le tribunal judiciaire de Lons-le-Saunier. Les avocats de la victime entendent réclamer la requalification des faits en « tentative de meurtre ».

Plusieurs fractures pour le père de famille

Le 21 avril, un homme de 72 ans effectuait des photos à proximité du domicile d’une famille. Les parents, craignant que l’individu ne prenne des photos de leur domicile, voire de leurs enfants, avaient alors cherché à « obtenir des explications ». Une altercation verbale puis physique s’en était suivie.

« Ce qui sauve Adil Sefrioui, c’est que tout a été filmé car tout a été contesté par le prévenu », fait remarquer ce vendredi sur BFMTV l’avocat de la victime, maître Randall Schwerdorffer. « Heureusement que tout a été filmé », ajoute-t-il, déplorant « un comportement raciste avéré » commis en présence des quatre enfants, âgés de 7 à 12 ans, du père de famille.

« Une personne a failli être tuée parce que manifestement, aussi, elle était arabe », s’indigne sur la même chaîne Dominique Sopo, le président de SOS Racisme, qui regrette que la justice « correctionnalise l’affaire avec une qualification de moindre gravité ».

Le septuagénaire avait menacé le père de famille avec une clé en croix, destinée aux écrous de roues, prise dans sa voiture. Il avait proféré des injures racistes à l’encontre de son interlocuteur, le traitant de « sale bicot », tandis que la mère filmait la scène.



Remonté dans sa voiture, le septuagénaire s’était éloigné avant de faire demi-tour et de foncer vers le père de famille qui se trouvait sur le trottoir. Afin d’éviter un choc, celui-ci avait sauté sur le capot du véhicule, qui avait fini sa course en arrachant la clôture du domicile de sa victime.

Âgé de 41 ans, le père de famille a subi un examen médico-légal. Souffrant de plusieurs fractures, il s’est vu délivrer une incapacité de travail de 30 jours.

En garde à vue, l’homme de 72 ans a nié avoir photographié le domicile ou les enfants de la victime, ce qui a été confirmé par l’analyse de son appareil photo. Inconnu des services de police, il a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de paraître à proximité du domicile de sa victime et interdiction de conduire un véhicule.