« Retourne au Maroc », « la France aux Français », « Elle fait du tort aux musulmans », ou encore « 666 », le numéro associé au diable… À Bron (Rhône), une ville de la métropole lyonnaise, les affiches de campagne de Najat Vallaud-Belkacem, tête de liste socialiste pour les régionales en Auvergne – Rhône-Alpes, ont été la cible, ce jeudi, de ces inscriptions racistes et xénophobes. La section socialiste de Bron s’apprête à déposer plainte.
Ces attaques ont provoqué un tollé quasi général de la part des forces politiques de la région. Le maire LR de la ville, Jérémie Bréaud, a condamné « avec la plus grande fermeté » ces actes. « À Bron, il n’y a pas et il n’y aura jamais de place pour la xénophobie, l’antisémitisme ou toute autre forme de haine », a-t-il dénoncé. Même attitude de la part de Laurent Wauquiez, candidat LR et président sortant de la région. « Notre région mérite un débat respectueux. Je condamne fermement cet acte xénophobe », a tweeté l’ancien numéro un des Républicains. Bruno Bonnell, tête de liste LREM, comme l’ensemble de la gauche et des écologistes, a également manifesté son rejet.
Le soutien de François Hollande
« Je salue et remercie les candidats, ainsi que leurs soutiens, qui ont condamné les injures racistes, xénophobes et diffamatoires dont notre campagne Alternative a été la cible », a tweeté de son côté Najat Vallaud-Belkacem. François Hollande, lui-même, a apporté son concours à son ancienne ministre de l’Éducation. « Tout mon soutien à Najat Vallaud Belkacem, a tweeté l’ancien président de la République. La haine et la xénophobie n’ont pas leur place dans notre démocratie, je les condamne avec la plus grande fermeté. » Une exception cependant, dans cet élan de solidarité républicaine : Andrea Kotarac, chef de file du RN, n’a émis aucun commentaire.
« Ces actes sont à l’image des dérives de la société française où toutes les haines, du racisme au complotisme, se mêlent, soupire Guillaume Lacroix, président du Parti radical de gauche et numéro 2 de la liste de Najat Vallaud-Belkacem. Quant au silence d’Andréa Kotarac, il confirme la complaisance qui existe entre le RN et toutes les haines affirmées actuellement. » Début mai, un sondage Ipsos et Sopra Steria accordait 11 % d’intentions de vote à Najat Vallaud-Belkacem, derrière le candidat sortant Laurent Wauquiez (LR), donné à 31 %, le candidat RN Andréa Kotarac (19 %), la liste LREM (16 %) et celle de la candidate EELV Fabienne Grébert (13 %).
Lors des élections municipales l’an dernier, une affiche de campagne d’Alexandre Saada, candidat LREM au Pré-Saint-Gervais (Seine-Saint-Denis) avait été vandalisée avec l’inscription d’une croix gammée tandis que des propos racistes avaient été collés sur celles du candidat Aubin Nzouetoum, à Moissy-Cramayel (Seine-et-Marne). En février 2020, une croix gammée avait également été découverte sur un panneau de campagne municipal de la candidate Sonia Krimi (députée LREM de la Manche) à Cherbourg.
