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Attaque de La Chapelle-sur-Erdre : les habitants saluent une policière «douce» et «formidable»

Au lendemain de l’attaque La Chapelle-sur-Erdre (Loire-Atlantique), les nouvelles de la policière municipale grièvement blessée par arme blanche sont « plutôt rassurantes » a confié le maire de la ville au micro de BFMTV. Touchée lourdement aux cuisses, « elle est aujourd’hui hors de danger », assure ce samedi Fabrice Roussel.

Vendredi, dans cette ville calme de La Chapelle-sur-Erdre, vers 10h20, un homme s’était présenté dans les locaux de la police municipale en raison d’un « problème de véhicule ». Reçu par la policière municipale qui était seule, il s’est alors jeté sur cette personne « et lui a porté plusieurs coups de couteau, la blessant à la main et aux jambes », a détaillé le procureur dans une conférence de presse.



Katell L., agente de 47 ans, a grièvement été touchée aux cuisses notamment. Elle est hospitalisée au CHU de Nantes. Ses jours ne sont pas en danger, mais elle n’a pas pu être entendue par les enquêteurs en raison de son état.

« Elle va bien, nous avons eu des nouvelles par son collègue Thierry, on a hâte de la revoir », explique, rassurée, la coiffeuse qui tient le salon « L’Atelier de Margot » situé juste derrière la police municipale et ses murs bleu ciel, devant lequel les habitants ont déposé samedi des cartes et des fleurs.

« C’est une fille formidable, elle a eu de la chance »

On venait de la voir cinq minutes avant » l’agression, de retour du marché qui se tient le vendredi matin, raconte-t-elle, insistant sur le fait que « c’est vraiment quelqu’un de dévoué à son travail », « charmante » et « très proche de sa population ».

« C’est une fille formidable, elle a eu de la chance », se réjouit pour sa part Laurence, qui a partagé sa chambre avec la policière il y a plusieurs années lors d’un séjour au ski. Laurence, 54 ans, explique que la quadragénaire est « dynamique, rigolote, elle a beaucoup d’humour ».

« C’est une femme dynamique, fière de son métier », abonde un gendarme qui l’a connue, ajoutant que « c’est une sportive, une surfeuse », tandis que le maire Fabrice Roussel précise qu’elle pratique le badminton.

« Elle est policière municipale depuis 20 ans (…) avec forcément un engagement fort, un grand professionnalisme, une capacité à agir avec fermeté, une capacité d’écoute et de dialogue importante », ajoute l’édile. Elle a été recrutée « en tant qu’emploi jeune à la fin des années 1990 sur des missions de médiation sociale », avant de passer le concours de la police municipale, selon l’élu.

Des supports numériques en cours d’exploitation

La jeune femme séquestrée par l’agresseur dans sa fuite est de son côté en état de choc. « Elle est forcément extrêmement traumatisée, on va lui laisser le temps de se remettre psychologiquement », selon le général Ghislain Réty, commandant du GIGN sur BFM.

L’enquête se poursuit autour de l’agresseur. Lors de la perquisition réalisée à son domicile, des supports numériques ont été découverts et étaient « en cours d’exploitation », a expliqué le procureur.

Ndiaga Dieye, abattu par des tirs de riposte de gendarmes lancés à sa poursuite, qui a également blessé plusieurs gendarmes durant sa cavale, était connu des services de police. Il avait été incarcéré à plusieurs reprises notamment pour des vols à main armée, mais jamais pour des faits de nature terroriste.

« Tout ce que la justice pouvait faire a été mis en place mais ce n’est pas suffisant »

« Quand je l’ai rencontré, il avait 30-31 ans, début 2010, il a déjà fait 9 ans de prison », a témoigné ce samedi matin l’un de ses anciens avocats, Me Vincent de la Morandière, invité sur le plateau de BFMTV. « Il a commencé, il était mineur. A mon avis on dépasse on dépasse les 16-17 ans de prison au total ». « Que personne n’essaie de récupérer cette histoire pour penser qu’il n’y a pas de répression en France, il a purgé toutes ses peines, ses 18 peines », insiste-t-il.

Quant au suivi post-détention, « il y a eu un suivi socio-judiciaire qui a été respecté », rapporte Me de la Morandière. « Il se présente à ses rendez-vous, il va chez le médecin (…) mais c’est un contrôle des apparences ».

L’avocat partage l’avis du garde de Sceaux, indiquant qu’il n’y avait « pas de faille » : « Tout ce que la justice pouvait faire a été mis en place mais pour l’instant, concrètement, ce n’est pas suffisant, parce que c’est un contrôle de la surface, un contrôle des apparences ».

« Cet individu français né en France, (…) est connu des services de police, sortait de prison et en 2016 il avait été signalé pour une pratique rigoriste de l’islam pour radicalisation et ainsi inscrit au fichier FSPRT » (Fichier de traitement des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste), avait annoncé le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. L’homme, qui avait notamment purgé une peine de huit ans d’emprisonnement prononcée pour vol aggravé et séquestration, était diagnostiqué comme schizophrène.

Une enquête a été ouverte pour tentative de meurtre sur la policière et les militaires et séquestration.