Un intermédiaire de transactions d’or entre l’Afrique et l’Angleterre, âgé de 32 ans, a été agressé, durant la nuit de vendredi à samedi à son domicile du XXe arrondissement de Paris. Vers 20 heures rue du capitaine Ferber, les quatre malfaiteurs, armés d’un pistolet sur lequel était vissé un silencieux, ont fait irruption dans son appartement. « Ils lui ont porté des coups au visage avant d’exiger qu’il leur remette son argent s’il ne voulait pas être tué », précise une source proche de l’affaire. Le quatuor a forcé la victime à sortir en leur compagnie et souhaitait qu’il monte dans une voiture.
Au moment d’entrer dans le véhicule, la victime est parvenue à prendre la fuite avant de contacter la police. Une patrouille est venue à sa rencontre et l’a retrouvé et secouru, rue Belgrand. Les enquêteurs du deuxième district de police judiciaire sont chargés de mener la suite des investigations qui ont déjà permis de confirmer ses déclarations. Cet homme qui gère une boutique d’achat d’or dans la capitale a confié son étonnement aux forces de l’ordre car ses ravisseurs étaient entrés chez lui sans forcer la porte.
Racket entre malfaiteurs sur fond trafic d’or
L’enquête qui débute s’oriente vers une opération de racket entre personnes toutes connues des services de police sur fond de trafic d’or. Ce métal précieux est par définition intraçable car il vient de mine exploitée en zone de conflit. Il est acheminé clandestinement depuis l’Afrique jusqu’en Europe pour être raffiné en lingot avant de repartir à Dubaï ou en Asie.
L’organisation non gouvernementale « the Sentry » a souligné en février dernier, dans son rapport que plus de 4 milliards de dollars d’or issu de zones de guerre ou à haut risque en Afrique centrale et de l’Est sont acheminés chaque année vers les marchés internationaux. Et l’an dernier le député du Haut-Rhin, Bruno Fuchs (Mouvement Démocrate et apparentés) a alerté le gouvernement sur la situation en Afrique de l’Ouest estimant qu’entre, le Togo, le Burkina-Faso et le Nigeria, transite de l’or qui profite aux groupes armés djihadistes. À titre d’exemple, « il explique que 9,5 t d’or sont exportées du Burkina-Faso chaque année mais que seulement 200 et 400 kg seulement sont légalement déclarés ».
