Des bureaux de poste qui ferment définitivement, d’autres voyant leurs horaires d’ouverture réduits de manière parfois abrupte, quitte à perdre les usagers. C’est pour montrer leur opposition à cette réorganisation bien engagée des services postaux que près d’une centaine de personnes ont pris part à un rassemblement ce mardi après-midi devant la préfecture du Val-de-Marne, à Créteil. Dans les rangs de ces manifestants, des syndicalistes, mais aussi des élus de gauche comme de droite. « Quand il s’agit de défendre les bureaux de poste, les élus de tous bords répondent toujours présent, que l’on soit en période électorale ou pas », précise Jean-Louis Berlatier, délégué syndical Sud-PTT, au combat depuis plusieurs années.
La sénatrice (PCF) Laurence Cohen comme la conseillère départementale (LR) et 1re adjointe au maire de Maisons-Alfort Marie-France Parrain défendent toutes deux ces services de proximité. « Ces bureaux de poste sont quelque chose de fondamental pour la vie des quartiers », estime cette représentante des Républicains. « Les conséquences sont terribles pour la vie des gens, surtout pour les personnes les plus modestes », souligne Michel Herbillon, le député (LR) de la 8e circonscription du Val-de-Marne. « Nous nous sommes battus avec succès pour le bureau de poste de Vert-de-Maisons, à Maisons-Alfort, voilà deux ans », rappelle-t-il, bien conscient que d’autres luttes seront à mener dans le Val-de-Marne.
De nombreux bureaux de poste menacés
« Ce sont 45 des 82 bureaux de Poste qui sont menacés de fermeture ou de réduction des horaires d’ouverture. Cela concerne déjà 16 communes, à savoir Bry, Charenton, Choisy, Créteil, Fontenay, Ivry, Le Perreux, Limeil-Brévannes, Orly, Saint-Mandé, Saint-Maur, Saint-Maurice, Thiais, Valenton, Villeneuve-Saint-Georges et Vincennes », liste dans un communiqué la Convergence Val-de-Marne des collectifs de défense et de développement des services publics. « Six d’entre eux sont dans des quartiers prioritaires de la politique de la ville et d’autres sont visés », indique Jean-Louis Berlatier.
Faisant face à une fronde transpartisane ici et là en France, le groupe La Poste explique que la fréquentation des bureaux de poste est « en baisse depuis 2018 ». « Par exemple, le bureau de poste de Créteil Lac observe une baisse de sa fréquentation quotidienne de plus de 32 % depuis 2018 », nous explique-t-on. « Cette baisse de fréquentation avancée par le groupe ne résulte pas d’un comptage du public dans les bureaux de poste, c’est une construction mathématique qui ne correspond pas au réel vécu dans ces bureaux », pointe Jean-Louis Berlatier, alors que la direction de La Poste souligne que la baisse de fréquentation « s’est accélérée avec la Covid-19 ». Ses détracteurs estiment qu’elle profite de la pandémie pour poursuivre ces réorganisations, avec pour conséquence directe des suppressions de postes de guichetières et de guichetiers.
Pointant les quelque 2 millions d’euros investis depuis 2018 pour moderniser neuf bureaux de poste dans le Val-de-Marne, le groupe met en avant que « la loi postale du 9 février 2010 stipule que 90 % de la population d’un département doit se trouver à moins de 5 km et à moins de 20 minutes en voiture d’un point de contact de La Poste, pour le Val-de-Marne cela concerne 100 % de la population ». Selon cette même source, le département compte aujourd’hui 114 points de contacts.