Roland-Garros : l’inhabituelle colère de Federer contre l’arbitre

C’est une scène cocasse, insolite, qu’ont vécue les spectateurs présents dans les tribunes du court Philippe-Chatrier ce jeudi. D’ordinaire si calme et flegmatique sur les courts, Roger Federer est sorti de sa réserve légendaire pour s’en prendre à l’arbitre principal de la rencontre du 2e tour de Roland-Garros contre Marin Cilic. Une réaction rare de la part du Suisse. La raison ? Une décision d’Emmanuel Joseph qui, en plein milieu du deuxième set, a infligé à l’ancien numéro 1 mondial un avertissement au prétexte que ce dernier prenait trop de temps pour se replacer. Si son adversaire était bien en position de servir, il restait encore 14 secondes sur le temps autorisé pour que « Rodgeur », qui était juste allé s’essuyer le visage avec sa serviette, se place en réception. Un geste banal.

« C’est à moi que tu mets un avertissement, pourquoi ? » interroge-t-il en français. « Je te sanctionne pour dépassement de temps parce que ton adversaire est prêt à servir, il faut faire plus vite » lui rétorque l’arbitre. Une réponse qui ne satisfait pas l’homme aux 20 titres du Grand Chelem. « Tu penses que je suis lent ? Tu ne m’as jamais vu jouer », lui répond alors le Suisse en colère. Spectateurs de la scène, les personnes présentes dans les tribunes du Central prennent fait et cause pour leur idole et l’encouragent. « C’est toi le patron Roger » peut-on ainsi entendre.

Face à la fermeté de l’arbitre, Federer, pas vraiment réputé pour faire attendre ses adversaires d’ordinaire, demande à Cilic ce qu’il en pense. « Tu m’écoutes (à l’arbitre), je t’ai écouté parler maintenant tu m’écoutes, poursuit-il la main gauche posée sur le filet. Qu’est-ce que tu veux ? Je n’accepte pas cet avertissement. Tu penses qu’il pense que qu’il n’était pas content que je prenne trop de temps. » Malheureusement pour lui, son adversaire qui faisait les allers-retours le long de la ligne de fond en attendant la fin de la discussion ne semble pas donner raison à son illustre adversaire et lui répond que ça fait trois fois qu’il l’attend.

Finalement, au bout de 2 minutes et 40 secondes de discussion, le numéro 8 mondial est retourné à sa position mais sans accepter cette sentence. Pendant la pause, l’arbitre et Roger Federer ont poursuivi leur échange et réglé leurs comptes. « Je pensais que… », a commencé l’arbitre avant d’être interrompu par le numéro 8 mondial : « Tu pensais faux ».