Son entreprise au cœur du scandale du Fipronil. Le tribunal d’Anvers (Belgique) a imputé ce vendredi à un chef d’entreprise belge une partie du scandale des œufs contaminés au Fipronil, un puissant insecticide, qui avait ébranlé la filière avicole européenne en 2017. Cet homme de 49 ans a été condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis.
Le patron de la société Agro Remijsen, aujourd’hui en faillite, avait autorisé la commercialisation d’un produit destiné au traitement des poulaillers, faussement présenté comme 100 % naturel et qui contenait cet insecticide interdit. Un de ses associés et un autre chef d’entreprise ont écopé d’une peine de 18 mois de prison avec sursis, précise le tribunal.
Au total, le tribunal correctionnel d’Anvers jugeait sept responsables d’entreprise et quatre sociétés impliquées dans le volet belge de ce dossier. Lors de son jugement, susceptible d’appel, il s’est montré plus clément que le parquet dans ses réquisitions et a jugé que seuls trois responsables méritaient une condamnation.
Un usage dangereux en connaissance de cause
L’usage du Fipronil pour désinfecter les poulaillers, principalement en Belgique et aux Pays-Bas, avait ébranlé toute la filière avicole européenne en 2017, entraînant l’abattage préventif de volailles et le retrait de dizaines de millions d’œufs des rayons de supermarchés.
Autorisé pour combattre poux et acariens chez les chiens ou les chats, le Fipronil est interdit dans l’UE pour nettoyer les bâtiments d’élevage car l’antiparasitaire, dangereux pour la santé humaine, risque de se retrouver sur des animaux destinés à la chaîne alimentaire.
La société Agro Remijsen, établie à Ravels dans le nord de la Belgique, près de la frontière néerlandaise, a été reconnue coupable d’avoir importé illégalement du Fipronil de Roumanie pour confectionner un mélange vendu sous le nom de « Dega-16 ». Dans ce cas, il était utilisé pour lutter plus efficacement contre le pou rouge, l’ennemi déclaré des poulaillers.
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Seulement, le désinfectant, présenté comme le produit miracle et 100 % naturel contre le pou rouge, a trompé la vigilance des éleveurs. La société de désinfection Agro Remijsen l’a utilisé en sachant pertinemment qu’il était interdit et nocif, comme l’a relevé le tribunal d’Anvers.
La crise sanitaire qui avait éclaté à l’été 2017 avait touché la quasi-totalité de l’Europe et des aliments suspects (œufs ou produits à base d’œufs potentiellement contaminés) avaient même été découverts à Hongkong. Rien qu’en Belgique, « plus de 77 millions » d’œufs avaient été détruits et près de deux millions de volailles abattues, selon l’Autorité belge pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca), partie civile au procès.
