Une avancée ? Ou un leurre… ? Un sac à dos contenant une importante quantité de munitions a été trouvé mercredi en Belgique, dans le cadre de la traque d’un militaire considéré comme extrêmement dangereux.
Des nouvelles opérations pour retrouver le caporal Jürgen Conings ont, selon le journal Het Belang van Limburg, permis aux unités spéciales de trouver le sac à Dilsen-Stokkem, à environ 1,5 km de l’endroit où avait été retrouvée, au début de l’affaire, la voiture du militaire et sympathisant de l’extrême droite flamande activement recherché car menaçant de s’en prendre à des personnalités.
Selon la RTBF, jeudi, et des éléments dévoilés depuis, le sac à dos contenait des munitions pour une mitrailleuse P90, la même que celle dérobée le 17 mai, des balles pour un pistolet 5.7, ainsi qu’une ceinture de cartouches pour fusil de chasse, qui indique que Conings aurait aussi ce type d’arme avec lui. Des grenades se trouvaient aussi à l’intérieur. Le sac à dos contenait aussi de la nourriture et présentait des traces d’humidité, ce qui laisse à penser qu’il peut avoir été abandonné ou perdu depuis un certain temps. Les objets étaient jeudi en cours d’analyse.
Ami d’un néonazi condamné en 2014 pour avoir fomenté des attentats « anti-système »
Jürgen Conings est un militaire de 46 ans, tireur d’élite spécialisé. Déjà sanctionné pour des menaces sur les réseaux sociaux par sa hiérarchie, il est ou a été membre du Vlaams Belang, un parti séparatiste flamand profondément anti-musulman. Il est aussi un ami de Thomas Boutens, condamné en 2014 pour avoir fomenté des attentats en vue de déstabiliser le « régime » à la tête d’un groupe néonazi baptisé « Bloed-Bodem-Eer-Trouw » (Sang-Terre-Honneur-Fidélité).
En quittant la base où il a dérobé aussi un gilet pare-balles et des grenades, il a laissé des lettres à sa femme et à la police dans lesquelles il menaçait de tuer Marc Van Ranst, virologue qui conseille le gouvernement sur les restrictions face au Covid. Régulièrement menacés depuis le début de l’épidémie, le médecin et sa famille ont été transportés à l’abri dans un lieu gardé secret. Le soir du 17 mai, selon le ministre de la Justice, il avait passé « plus de deux heures dans le quartier » de Van Ranst. Il se trouvait alors dans la province néerlandophone du Limbourg, dans le nord du pays, non loin de la frontière avec les Pays-Bas. Dans ses lettres, le caporal critique le « système », affirmant qu’il ne peut pas « vivre avec les mensonges des gens qui décident comment nous devrions vivre ».
Le surlendemain de sa disparition, la voiture du militaire était retrouvée en bordure du Parc National de Haute Campine. Piégée avec une grenade, l’Audi Q5 contenait quatre roquettes antichars. Conings a vécu pendant des années dans un chalet dans ce parc vaste de plus de 5000 hectares. C’est là que les recherches se déroulent depuis le 19 mai, avec des renforts d’effectifs policiers d’Allemagne, des Pays-Bas et du Luxembourg.
Une dizaine de personnes sont depuis la mi-mai particulièrement surveillées, de même que des mosquées de la procvince du Limbourg.