Départementales dans les Yvelines : dans sa ville, Ali Rabeh plébiscité « pour avoir défendu Trappes »
Après le premier tour, la victoire est bien visible dans les rues de Trappes. Des affiches « Merci ! 60 % au 1er tour » ont été placardées à plusieurs endroits. Il faut dire que dans sa ville, Ali Rabeh et sa colistière Anne-Marie Bouquet (PCF) ont réalisé le « grand chelem » aux élections départementales dans les Yvelines. En tête dans tous les bureaux de vote, le maire (Génération. s) a pu compter sur le soutien des habitants, malgré une abstention de 77,5 %.
Du PCF au PS en passant par Europe Écologie-les Verts et La France insoumise, la liste de ce duo constitue le plus large rassemblement de la gauche dans le département. Arrivé en deuxième position à La Verrière et Élancourt, c’est bien son score à Trappes qui permet à Ali Rabeh de passer devant Anne Capiaux et Nicolas Dainville, ses opposants (LR) au second tour. Avec 39,2 % il a une avance d’un peu plus de deux points sur ses adversaires.
Dans les Yvelines, c’est peut-être le seul à gauche à pouvoir ravir un canton à l’union de la droite et du centre de Pierre Bédier. Élu maire il y a moins d’un an, en quelques mois, Ali Rabeh, 36 ans, s’est fait un nom dans les Yvelines et au-delà. Au moment de l’affaire Didier Lemaire, ancien professeur de philosophie qui a dénoncé une « emprise islamiste » à Trappes, il a multiplié les interventions dans les médias pour défendre la ville.
« Il a défendu Trappes »
Une stratégie qui s’est révélée payante dans les urnes. C’est même cet épisode qui a poussé Fanta à voter ce dimanche, elle qui n’avait pas participé aux municipales en 2020. « Je n’ai pas compris cette polémique, je ne reconnaissais pas la ville dépeinte dans les médias », explique-t-elle. Trappiste depuis 2015, elle a « choisi Ali Rabeh car il a défendu Trappes pour rétablir un peu de vérité ». Pas étonnée par son score, la jeune femme renouvellera sa confiance au maire dimanche.
Mohamed a également voté pour la gauche. Celui qui a toujours vécu à Trappes trouve le maire « jeune et dynamique, ça contraste avec son prédécesseur, Guy Malandain (DVG) ». Pour lui aussi, « Ali Rabeh a bien fait de se rendre sur les plateaux télés » pendant l’affaire Didier Lemaire.
« S’il a un peu perdu les pédales sur CNews, c’est par ce que les autres l’ont cherché. Dans cette histoire, on avait l’impression qu’il était seul contre tous et que l’on lui reprochait tout et n’importe quoi. » Le quinquagénaire estime même qu’Ali Rabeh s’est « comporté en capitaine du navire ».
Un plébiscite avant une possible élection municipale ?
Audrey, comme beaucoup d’habitants, ne s’est pas rendue aux urnes dimanche. Arrivée à Trappes il y a deux ans, la mère de famille n’a pas suivi la polémique cet hiver. « Avant de m’installer ici, j’avais une mauvaise image mais finalement ça va, les gens sont gentils. » Un autre habitant croisé ce mardi n’a pas été voté non plus. « Désabusé par la politique », il trouve le maire « sympathique » mais « lui ou un autre ça ne fait pas de différence ».
Alors que les Trappistes pourraient être amenés à revoter pour les élections municipales, ce premier tour des départementales ressemble à un plébiscite en faveur d’Ali Rabeh.
Celui qui a vu son élection de 2020 annulée et qui a été déclaré inéligible par le tribunal administratif pour ne pas avoir déclaré tous ses comptes de campagne a fait appel du jugement. Le dossier est désormais entre les mains du Conseil d’Etat et les juges devraient rendent leur décision à la fin de l’été.