Cheveux rasés, coup de cutter, tabassage… Cinq personnes interpellées après le lynchage d’une mineure à Rennes
Elle a vécu une soirée en enfer. Lundi soir, à Rennes, une jeune fille de 17 ans avait été enlevée et séquestrée par quatre autres jeunes filles. Ce jeudi, le procureur de la République a annoncé que cinq jeunes ont été placés en garde à vue après des violences sur la victime, enlevée et séquestrée pendant plusieurs heures, sur fond de différend lié aux réseaux sociaux.
« Conduite à l’hôpital, la mineure présentait des lésions, justifiant en l’état une incapacité totale de travail de 7 jours », a indiqué le procureur Philippe Astruc dans un communiqué. Les faits se seraient déroulés lundi entre 18 heures et 21h30. Elle a alors été ramenée chez elle par deux de ses agresseurs.
Entre-temps, elle aurait été contrainte par des jeunes femmes de monter dans un véhicule et transportée dans plusieurs lieux de Rennes, aux abords d’une patinoire, d’un parking, puis dans le quartier Italie. « Le haut de ses vêtements était arraché et elle recevait un coup de taser », selon le communiqué.
Violentée par une vingtaine d’hommes
Dans le dernier lieu, « elle était prise à partie et violentée par une vingtaine d’hommes » dont l’un « lui rasait une partie des cheveux et un autre lui donnait un coup de cutter ».
« Une partie de cette agression a été filmée et diffusée sur les réseaux sociaux », indique le procureur. « Il résulte des déclarations de la victime que ses agresseurs lui auraient reproché de connaître la personne qui se trouve derrière un compte de réseau social qui diffuse des rumeurs et insultes, voire d’être la personne qui tient ce compte », précise le procureur.
Quatre jeunes femmes figurent parmi les cinq gardés à vue, âgés de 19 à 29 ans, et « ne sont pour la plupart pas connues de l’institution judiciaire ».
Une enquête de flagrance a été « confiée à la Sûreté départementale de Rennes des chefs de violences volontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail inférieure à 8 jours commises en réunion, avec arme et guet-apens et enlèvement et séquestration avec libération volontaire avant le 7e jour », ajoute le communiqué, soulignant que « des investigations importantes demeurent donc à faire avant de parvenir à la manifestation de la vérité et à la détermination des responsabilités pénale ».