Bezons : des investigations complémentaires en cours après l’incendie sur le site seveso
Des nouvelles rassurantes. Ce mardi, la ville de Bezons a rendu publics les résultats détaillés des premiers tests effectués par les pompiers lors de l’incendie qui a touché jeudi dernier l’entreprise Protec Industrie, une société spécialisée dans le traitement des métaux et classée Seveso seuil bas. D’importants moyens humains et techniques avaient été déployés pour éteindre le sinistre qui n’a heureusement pas fait de victime, dont le panache noir était visible à des kilomètres, et sécuriser le site. « Dans les six prélèvements effectués dans l’air et dans les eaux, on ne retrouve pas de produits toxiques. Sous le nuage de fumée, on note la présence de particules fines, les mêmes PM 10 et 2,5 que celles émises par les voitures, mais dans des concentrations habituelles en cas d’incendie. Dans l’incendie, ce sont surtout des matières plastiques qui ont brûlé, ce qui explique ces particules », précise ainsi la commune sur son site Internet, citant les dernières informations fournies par la sous-préfecture d’Argenteuil.
Des résultats d’analyses attendus
Celles-ci viennent ainsi confirmer les premières déclarations des services de l’Etat faites le jour de l’événement. « Le sinistre a concerné la zone de production de l’entreprise qui a été en partie détruite. La zone de stockage des produits chimiques n’a pas été impactée », indiquait alors la préfecture du Val-d’Oise soulignant déjà que les premières analyses des fumées ne faisaient « pas apparaître de toxicité particulière ».
Des résultats d’analyses complémentaires réalisées par le laboratoire central de la Préfecture de Police de Paris sont encore attendus et doivent être connus « dans les jours à venir ».
La préfecture s’était également voulue rassurante dès la semaine dernière sur le non-risque de rejet des eaux utilisées et des produits toxiques stockés dans la Seine. C’est confirmé ce mardi. « Toutes les eaux d’extinction, c’est-à-dire les eaux qui ont été produites par l’action des pompiers, ont été retenues dans les bassins prévus à cet effet. Les mesures exigées sur ce genre de site en cas d’incendie ont donc fonctionné, précise le communiqué de la ville. Le dimensionnement du bassin a permis de récolter toutes les eaux salies, sans qu’elles partent dans les milieux naturels. Elles seront évacuées dans les filières d’élimination adaptées », écrit ainsi la ville de Bezons.
« L’exploitant devra s’expliquer sur les causes de l’incendie et la nature des produits brûlés »
Les investigations ne vont pas s’arrêter là pour autant. Selon cette publication, « l’exploitant devra également, dans moins d’une semaine, présenter un plan de prélèvements complémentaires pour aller encore plus loin dans la recherche de polluants, notamment dans les eaux et les sols. Il devra aussi s’expliquer sur les causes de l’incendie et la nature des produits brûlés ». Les derniers produits chimiques, non touchés par le sinistre mais qui se trouvaient sur site, ont été évacués ce week-end. Ce dernier est toujours sécurisé pour faciliter les investigations.
D’autant que l’on apprend ce mardi que le bureau d’enquêtes et d’analyse sur les risques industriels (BEA-RI) du ministère de la Transition écologique s’est aussi saisi du dossier. Créé à la suite de l’accident de Lubrizol à Rouen le 26 septembre 2019, il est en effet chargé de mener des enquêtes techniques à la suite des principaux accidents technologiques et de façon systématique lorsqu’ils relèvent de l’annexe 6 de la directive Seveso. Deux inspecteurs de ce bureau étaient ainsi sur place ce mardi. « Les résultats seront communiqués prochainement », souligne la ville.
« Nous avons pris un engagement de transparence et donc on l’applique. C’est ce que veulent les citoyens et c’est donc le minimum de communiquer toutes les informations dont nous disposons, affirme Nessrine Menhaouara, la maire (PS) de Bezons. Ensuite il s’agira, aux côtés de la préfecture, de s’assurer que ce type de problématique ne puisse pas se reproduire surtout si l’on souhaite maintenir une activité industrielle et donc des emplois ».