Ligue 1 : leader à mi-championnat, l’OL peut-il tenir la cadence ?
Une seule défaite et une série d’invincibilité de seize matchs à mi-parcours. Cette série est même la plus belle depuis la somptueuse saison 2004-2005 (21 rencontres), conclue par le quatrième titre de champion de France de Lyon sur les sept obtenus. Depuis ce samedi, l’OL est un solide champion d’automne. Un titre honorifique que le club du président Jean-Michel Aulas n’avait plus remporté depuis douze ans.
L’air de rien, laissant la pression au PSG et la réputation de beau jeu à Lille, les Lyonnais tracent leur route. Pas toujours flamboyant mais sans jamais renoncer, à l’image de son retour en trois minutes samedi à Rennes (2-2), l’OL ne craint plus d’afficher son ambition. Non, il n’est pas là pour s’accrocher au maillot du PSG le plus longtemps possible mais veut, au contraire, décrocher le huitième titre de son histoire. Et beaucoup commencent à prendre les Lyonnais très au sérieux. Alors, Lyon, leader à mi-championnat, peut-il tenir la cadence?
OUI
Philippe Violeau, champion de France 1996 avec Auxerre, 2002, 2003 et 2004 avec l’OL. « Les Lyonnais peuvent tenir la distance. Il y a un bel équilibre dans cette équipe et la profondeur de banc me semble plus fournie que les saisons précédentes, notamment avec des possibilités de changements intéressants au milieu et en attaque. Les années précédentes, l’OL perdait beaucoup d’énergie en Ligue des champions. Là, à moins d’un gros parcours en Coupe de France, ce sera plus simple. Leur principal atout est évidemment Memphis Depay, mais il ne faudrait pas être dépendant que de lui. Même s’il me rappelle Sonny Anderson qui, à mon époque, réalisait souvent le geste décisif, débloquait les situations et nous facilitait la tâche. C’est en tout cas un joueur indispensable à Lyon comme le sont Neymar ou Mbappé au PSG. »
Olivier Rouyer, ancien international. « Je vois Lyon tenir jusqu’au bout, notamment en raison de son calendrier sans Coupe d’Europe. Rudi Garcia a trouvé l’équilibre dans son équipe. Certes, elle encaisse parfois beaucoup de buts mais a toujours les recettes mentales pour revenir. Ce qui en dit long sur sa confiance. On sent que cette équipe a envie d’aller au bout et ne vise pas la deuxième place. Elle assume ses ambitions. Si elle reste calme et sereine, et finit le mois de janvier toujours en tête, là, il faudra être costaud pour la déloger. »
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NON
Rolland Courbis, champion de France 1972 avec l’OM, 1978 et 1982 avec Monaco. « Lyon a le parfait niveau pour être… vice-champion. Je le dis depuis fin juillet et je ne vais pas changer d’avis. Je suis désolé mais il faut être lucide : ce PSG accumule les bêtises, notamment dans ses compositions d’équipes et ses joueurs utilisés n’importe comment comme Danilo ou Mbappé. Et malgré toutes ces approximations, Paris n’est qu’à un point de l’OL. Cela veut dire que ce tout petit PSG est au même niveau que ce grand Lyon. Donc, dès que Paris va rehausser son niveau, il va repasser devant. Je constate aussi que, depuis la reprise, Lyon encaisse deux buts par match. Ce n’est pas comme cela qu’il sera champion. »
POURQUOI PAS
Luis Fernandez, champion de France 1986 avec le PSG. « Lyon a quand même souffert à Rennes mais a des atouts importants. Depay bien sûr, qui sait qu’il partira libre en juin et que s’il est l’homme qui a offert son huitième titre à Lyon, ce sera très intéressant pour lui. A ses côtés, je trouve Kadewere et Toko-Ekambi de mieux en mieux. Au milieu, Paqueta est un énorme plus, comme Thiago Mendes qui retrouve son niveau de Lille. La confiance est là, surtout que la demi-finale en Ligue des champions (NDLR : perdue 0-3 face au Bayern) a donné une vraie force à ce groupe. Je ne sais pas si Lyon sera champion mais, au moins, grâce à lui, il y a enfin du suspense en Ligue 1 et c’est agréable. »