Renaissance d’un refuge historique sur le massif du Mont-Blanc
Les alpinistes vont pouvoir compter sur un nouvel abri où se protéger des nuits glaciales dans le massif du Mont-Blanc. Près d’un demi-siècle après s’être effondrée sous le poids de la neige, la cabane de la Tour Rouge vient en effet d’être rebâtie sous l’impulsion d’un guide chamoniard, Jean-Sébastien Knoertzer. « Tout est parti de la reconstruction d’une autre cabane emblématique, celle des Périades. Pour la financer j’avais lancé une cagnotte en ligne qui a eu tellement de succès qu’il restait de l’argent pour un autre projet », raconte-t-il.
Le choix se porte sur la cabane de la Tour Rouge dont il ne restait plus que des débris sur une vire minuscule, perchée à 2822 mètres d’altitude, en surplomb de la fameuse Mer de glace et adossée à l’aiguille de la République (3305 m). Comme pour les Périades, sa conception a été confiée à Frédéric Ravanel, menuisier de la vallée de Chamonix. « Je suis resté fidèle à l’architecture originelle en examinant des photos d’archives, avec un toit très incliné pour évacuer la neige, détaille-t-il. Le bardage extérieur est en mélèze, l’intérieur en épicéa afin d’être le plus léger possible, environ 1,5 tonne, et faciliter l’hélitreuillage. »
Un hélitreuillage délicat en juin
Celui-ci se fera en juin lorsque les névés auront fondu. Une opération délicate qui sera réalisée par l’expérimenté pilote Pascal Brun. « C’est une prouesse technique, même si on a moins de mérite que les anciens qui avaient construit le premier bivouac dans les années 1930, en montant à dos d’homme les centaines de kilos de matériaux nécessaires », admire Jean-Sébastien Knoertzer. La facture globale s’élève à 25 000 euros, davantage que le surplus de la précédente levée de fonds. De nouveaux dons ont permis de boucler le budget.
Plus petite qu’un refuge classique et dépourvue de gardien, la cabane de la Tour Rouge pourra accueillir huit alpinistes. « Le confort est sommaire mais les cloisons sont mieux isolées qu’auparavant. Suffisant pour se reposer au chaud », assure le guide qui a déjà repéré le meilleur couchage, sous l’unique fenêtre de l’abri. « De là on pourra admirer la Mer de glace et les étoiles ! » Une vue qu’envierait n’importe quel palace.