Consommation : les commerçants inquiets comptent sur un rebond grâce aux soldes
C’est dans une ambiance « plutôt morose » que s’est ouverte ce mercredi la période des soldes d’hiver après son report de quinze jours. Si les commerçants en espèrent beaucoup, « le niveau d’inquiétudes est fort », pointe Marc Sanchez, secrétaire général du syndicat des indépendants et TPE qui représente notamment les petits commerces de proximité.
Un seul chiffre résume la situation : « Pour la quasi-totalité d’entre eux, il reste encore jusqu’à 50 % des stocks à écouler durant les soldes », soupire-t-il sur la base d’une enquête déclarative alors que l’année 2020 a été « catastrophique », 40 % d’entre eux ayant subi une baisse de chiffre d’affaires.
Déjà – 20 % pour les soldes d’été en juillet dernier
Or, entre les craintes du risque sanitaire et le couvre-feu à 18 heures « qui a déjà impacté les ventes de l’ordre de 20 à 30 % dans les départements qui l’ont mis en place en début de mois, personne ne s’attend à ce que ces soldes soient un succès. Qui a envie de s’acheter un nouveau manteau en ce moment alors qu’on s’attend très vite à être reconfiné », questionne-t-il avant de rappeler que les soldes d’été avaient déjà accusé une baisse de 20 % « alors que le contexte sanitaire était bien moins contraignant. »
Du côté des plus grosses enseignes, notamment de l’équipement de la personne qui ont vu leur chiffre d’affaires chuter de 22,7 % l’an dernier, l’inquiétude aussi est de rigueur : « Le report de la date des soldes fait qu’on est sur -40 à -60 % depuis le début janvier. C’est dû au décalage mais moralement, ça vient augmenter le niveau de stress des commerçants. D’autant plus qu’avec la mise en place du couvre-feu, on ne sait pas bien si les consommateurs vont répondre présents, surtout dans les grandes agglomérations où les contraintes de déplacement sont plus fortes », précise Emmanuel Le Roch, délégué général du Procos (qui regroupe 300 magasins spécialisés).
Espérer que ce soit un moment «de plaisir»
Yohann Petiot, lui, se montre (un peu) plus optimiste et compte sur le soutien des clients pour que « ces soldes soient un moment de fête et de plaisir », souhaite le directeur général de l’Alliance du commerce qui représente les enseignes de textile et de chaussures. Et de conclure : « On l’a vu avec le Black Friday et Noël, quand les magasins sont ouverts, il y a un souhait de consommation. Il faut espérer que cela continue. »