France-Galles (3-0) : cette nouvelle attaque tricolore se défend bien
Le nouveau monde commence comme l’ancien mais la facilité consisterait à croire que rien n’a changé. Les champions du monde ont tranquillement balayé les demi-finalistes de l’Euro 2016 avec des buts de Kylian Mbappé et Antoine Griezmann, d’abord, puis d’Ousmane Dembélé ensuite, le soir où la France était suspendue au retour de Karim Benzema, entre curiosité, fascination et appétit. L’attraction d’une équipe de France à l’identité offensive désormais bien installée même si le nom des buteurs reste les mêmes.
D’ailleurs, le Madrilène aurait pu régler l’affaire d’emblée mais il a été rattrapé par l’exercice du pénalty raté (27e), ce qui fait de lui vraiment un joueur de l’équipe de France. Au moins, cette réparation d’après la VAR aura permis aux hommes de Didier Deschamps de disputer une heure à onze contre dix, même s’il ne s’agit pas forcément d’une bonne nouvelle. Les matchs de préparation servent d’abord à se tester avant de gagner, entretiennent une flamme plus qu’un résultat même si la dynamique de victoires n’est jamais une mauvaise idée.
Le réveil a sonné avec une équipe plus tonique
Comme en Bosnie (0-1) en mars, les partenaires d’Hugo Lloris ont donc gagné mais ils ne ressemblent plus à l’équipe molle et sans saveur abandonnée en Croatie. On ne saura jamais ce qui relève de l’excitation de l’Euro ou du retour de Benzema mais le réveil a sonné avec une équipe plus tonique, plus joueuse, peut-être plus percée, moins sur ses gardes à la perte du ballon mais N’Golo Kanté avait un bon de repos pour ne pas courir ce mercredi soir, ce qu’il fait tout le temps, inlassablement et partout. Il a eu son dimanche un mercredi et c’est comme s’il avait eu droit à des vacances. Il faudra donc voir l’édifice avec le meilleur milieu d’Europe ou pas loin. En tout cas, lui, est déjà champion d’Europe.
Le sentiment final demeure que la nouveauté est partout et qu’on ne sait pas encore comment cette équipe de France va évoluer même si les premiers pas racontent une attaque plus technique, plus en mouvement, plus variée avec le rôle central de Benzema, de plus en plus mordant au fil de la rencontre, et comme bonifiant les hommes autour. Elle ne se soustrait pas à l’immense gourmandise qu’elle suscite, elle reste passionnante mais son changement de logiciel va demander du temps alors qu’il n’y a déjà plus qu’une seule sortie pour se régler avant le grand bain face aux Allemands le 15 juin à Munich. Elle n’a pas le temps ? Nous non plus, on veut vite revoir tout ça.