Tour de France : «Romain Bardet ne présentait pas de signes inquiétants»

Ce samedi matin, Romain Bardet n’est pas au départ de la 14e étape du Tour qui s’élance de Clermont-Ferrand et arrive à Lyon. La veille au soir, le leader d’AG2R a été contraint à l’abandon, conséquence de sa chute quelques heures plus tôt sur les routes menant au puy Mary (Cantal). Le scanner n’a rien révélé mais dans la soirée le coureur souffrait encore de vertiges et de maux de tête, signes de commotion cérébrale. Fallait-il alors le laisser poursuivre la course, terminée à 2’30 » du Maillot jaune?

« Nous n’avons pas vu sa chute, explique Florence Pommerie, médecin chef du Tour. Le médecin qui est arrivé sur les lieux est un neurochirurgien en réanimation à la Pitié-Salpêtrière. Il a examiné le coureur. Il ne présentait pas de signes neurologiques inquiétants. Romain Bardet était lucide, il voulait des antalgiques et changer de vélo. Ensuite, nous l’avons surveillé pendant la course. Il est parvenu à réintégrer le peloton. Après l’étape, c’est le médecin de son équipe qui l’a pris en charge. »

« Nous ne sommes pas en rugby ou en boxe »

Aurait-on pu appliquer un protocole commotion ? « Nous ne sommes pas en rugby ou en boxe, répond Florence Pommerie. On ne peut pas tenir le coureur à l’écart quelques minutes. Quand il y a des signes inquiétants, on l’empêche de repartir comme cela a été le cas pour Ion Izaguirre (NDLR : le coureur d’Astana avait chuté sévèrement lors de la 11e étape). Lui, on l’a fait monter dans l’ambulance car il avait eu des pertes de conscience. On l’a ensuite dirigé vers l’hôpital où le scanner n’a rien révélé. »

Le problème, dans le cas d’une commotion cérébrale, est l’évolution éventuelle d’une lésion ayant provoqué un hématome. « Quand c’est grave, c’est visible, ajoute la médecin chef. Quand les premiers signes ne sont pas inquiétants, il faut tout de même être vigilant durant les heures qui suivent même si cette évolution est indépendante du fait que le coureur continue de pédaler ou arrête. Après l’étape, nous avons transmis les informations au médecin d’AG2R qui a pris le relais. »

A l’arrivée, Romain Bardet a été pris en charge par le médecin d’AG2R Eric Bouvat. « Romain ressentait des vertiges et des maux de tête donc on est allé au CHU de Clermont-Ferrand, raconte le médecin. Même s’il n’y a pas d’hématome au cerveau, nous avons considéré que le traumatisme était violent. Normalement, le cerveau doit se reposer mais il n’aurait pas pu le faire sur une étape de 200 km ce samedi. Il avait besoin d’un peu de temps pour récupérer et ce temps, on ne l’avait pas sur le Tour. La décision s’est imposée à nous de sortir Romain de la course. Il est rentré chez lui. »

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